Deux aiguisoirs en roche verte ont été découverts au Pey de Fontaine. Le premier (fig. 40, n° 1), long encore de 72 mm, présente le départ d'une perforation sous la cassure et une incision périphérique bien visible seulement aux angles de cette pièce à section quadrangulaire. Le second atteint 40 mm ; la perforation a été pratiquée sous une cassure alors que la pièce était déjà bien usée (fig. 40, n° 2) . Dans les deux cas, ces aiguisoirs montrent qu'ils ont eu un long usage et que, cassés, ils pouvaient être réaménagés.

La datation de ces pièces n'est pas assurée. On a coutume de leur assigner une date haute, à l'Âge du Bronze (Jauneau, 1972). Au Pey de Fontaine, seul un petit dépôt, très localisé, du Bronze final, a été mis en évidence, alors que les restes d'époque gallo-romaine et surtout médiévale sont en très grand nombre. Nous aurions tendance à attribuer l'âge de ces derniers vestiges à ces deux aiguisoirs.

Nous avons recueilli récemment un autre aiguisoir (fig. 40, n° 3) sur le site des Chaintres à Saint-Hilaire-la- Forêt, commune voisine du Bernard. Une partie du site a effectivement été occupée au Bronze ancien, mais l'aiguisoir fut découvert à proximité immédiate d'un édifice écroulé, en bois à épaisse toiture de chaume, parfaitement conservé dans un milieu humide et daté de 1080 ± 50 et 1080 ± 40 BP, soit du Xe s. de notre ère. Sans rejeter l'hypothèse d'une datation ancienne pour cet aiguisoir, il nous semble plus juste de lui attribuer cet âge récent et d'admettre que la plupart des aiguisoirs décrits dans les textes sont plutôt de cette époque.

R.J.